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A Davos, Emmanuel Macron appelle l’Europe à « investir beaucoup plus » en 2024 face à « l’accélération » du monde

Emmanuel Macron a appelé, mercredi 17 janvier, l’Europe à tenir le choc de « l’accélération » du monde, en plaidant pour de nouveaux emprunts communs européens afin d’investir dans les « grandes priorités d’avenir ». Pour le président français, 2024, année d’élections européennes – elles auront lieu en juin – , « sera aussi une année au cœur de tous nos défis parce que nous voyons bien le monde se recomposer sous nos yeux ».
« Il y a une formidable accélération des innovations, il y a une accélération de tous les agendas. Et l’Europe est face à de très grandes difficultés dans cette réorganisation du monde », a-t-il lancé devant un parterre de décideurs lors de la réunion organisée comme chaque année par le Forum économique mondial dans la luxueuse station de ski suisse.
Le président français a estimé qu’il fallait « investir beaucoup plus » face aux efforts massifs des Etats-Unis et de la Chine dans l’intelligence artificielle et le verdissement de l’industrie. Pour cela, il a incité l’Union européenne à émettre de nouveau de la dette commune, comme lors de la pandémie de Covid-19. « Il faut plus d’investissements publics européens », « peut-être en osant à nouveau des eurobonds », « sur des grandes priorités d’avenir », a-t-il déclaré.
« Il nous faut aussi approfondir l’union des marchés de capitaux. Nous devons absolument avoir une Europe financière qui soit beaucoup plus intégrée », a-t-il ajouté, en esquissant de premières propositions qui pourraient donner le ton de sa campagne pour le scrutin européen.
Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron a aussi jugé que 2024 serait « une année-clé » dans le soutien européen à l’Ukraine, pays dans lequel il doit se rendre en février.
L’UE doit donc éviter de « céder au risque de division et essayer d’avoir un agenda efficace qui assurera le fait que la Russie ne peut ni ne doit gagner en Ukraine », a-t-il insisté en exhortant les Etats membres à « donner de la visibilité » à Kiev et à « réengager » leurs « efforts quoi qu’il advienne aux Etats-Unis » lors de la présidentielle de novembre, qui pourrait signer le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Plus largement, le président français était venu vanter les rendez-vous français de 2024, dont le 80e anniversaire du Débarquement, en Normandie, en juin, et les Jeux olympiques à Paris, deux événements dont il veut faire un « temps diplomatique utile », a-t-il glissé sans plus de précisions. Puis le Sommet de la francophonie, en octobre, et la réouverture en décembre de la cathédrale Notre-Dame de Paris, cinq ans après l’incendie qui l’a ravagée.
Il a aussi mis en avant son bilan économique en France, assurant avoir réalisé toutes les réformes promises lors de sa précédente venue à Davos, en 2018, peu après sa première élection. Et il a décliné un « acte II » de ces réformes économiques et du marché du travail, évoquées la veille lors d’une conférence de presse nationale à l’Elysée.
Accompagné de quatre présidents de région et d’une vingtaine de patrons de start-up ou de PME, le chef de l’Etat a confirmé vouloir « durcir les règles de l’assurance-chômage » en France et simplifier les normes pour libérer l’économie.
Emmanuel Macron a enfin annoncé son intention d’« enclencher une réforme du premier cycle universitaire pour mieux allouer [les] formations aux besoins de la nation ». L’objectif est de tenir sa promesse phare en faveur du « plein-emploi », alors que le taux de chômage semble stagner autour de 7,4 % après avoir baissé ces dernières années.
Le Monde avec AFP
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